NOTES

 

La queue d'aronde trouvée à Louqsor n'était pas sous l'obélisque mais à sa base. Elle maintenait la cohésion d'une pierre dont une fente indiquait la fracture possible. C'est ce que racontent toutes les personnes qui ont eu à connaître de l'abattage et du transport de l'obélisque effectués entre 1831 et 1834. Son installation à Paris, en 1836, fit grand bruit et donna lieu à toutes sortes d'écrits. Par exemple cette lettre de Méry publiée par la Revue de Paris en juin 1833 qui précise: «  La base offre une singularité bien remarquable: elle a une fente qui divise son plan inférieur, la partie qui n'est visible que lorsque l'obélisque est renversé. L'ingénieur du Luxor est innocent de ce malheur, car c'est un vice originel, et la preuve en est facile à donner: on a trouvé ce joint en bois de sycomore, appelé queue d'hironde ou d'aronde que les Egyptiens avaient eux-mêmes appliqué sur la fente, pour prévenir un plus grand élargissement. Cette queue d'aronde était vermoulue, car elle avait fait son devoir à-peu-près cinq mille ans. L'ingénieur du Luxor l'a remplacée par une nouvelle de la même forme, qui s'est incrustée dans les mêmes excavations. Le curieux de cette petite histoire, c'est qu'il nous est prouvé que les Egyptiens connaissaient le procédé de la queue d'aronde cinq mille ans avant nous, nous qui croyons l'avoir inventé!» Il est probable que Hugo évoque de mémoire cette queue d'aronde; si ce n'est pas le cas, le Dictionnaire de la conversation, par exemple, a pu l'informer suffisamment.